Español
English

la prochaine frontière

La façon dont les humains changent la planète Terre

Il y a trente ans, le PNUD a contribué à l’élaboration d’une méthode pour appréhender et mesurer les progrès accomplis par l’homme. En collaboration avec Mahbub Ul Haq et Amartya Sen, deux économistes de renom, nous avons décidé de ne plus considérer la croissance économique comme l’indicateur principal des progrès réalisés par un pays. Nous avons choisi de  déterminer si la population du pays avait la possibilité de vivre une vie digne.

C’est ainsi qu’a vu le jour le premier Rapport sur le développement humain (RDH) qui prend aussi en considération le niveau d’éducation et la santé.
Il brosse un tableau plus complet du niveau de développement d’un pays en tenant compte du bien-être des populations au-delà de l’économie. 

Trente ans plus tard, notre conception des grands défis auxquels nous faisons face a changé.  Si les effets dévastateurs de la COVID-19 font les gros titres depuis des mois, les autres crises – des changements climatiques aux inégalités – n’ont pas disparu pour autant.

Nous tenons la Terre pour acquise

Des engrais de synthèse a l’utilisation de combustibles fossiles, nos activités représentent les plus importants perturbateurs du cycle biochimique de l’azote depuis son apparition, il y a 2,5 milliards d’années.

La pression exercée sur notre planète reflète celle à laquelle sont soumises de nombreuses sociétés. Bien que l’être humain ait accompli de grandes choses, nous tenons la Terre pour acquise et nous déstabilisons l’écosystème qui assure notre survie – autrement dit, nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis.

Nombre de scientifiques estiment que, pour la première fois, ce n’est plus la planète qui façonne les humains, mais les humains qui façonnent la planète. Ce phénomène porte un nom : l’Anthropocène – l’âge de l’homme – qui constitue une toute nouvelle ère géologique. Les conséquences de ce phénomène sont déjà visibles.

Un moment-charnière

D’après les estimations, les taux d’extinction des espèces seraient des centaines, voire des milliers, de fois plus élevés que « la normale » – signe que nous vivons actuellement la sixième extinction de masse de l’histoire de notre planète. Les cinq autres avaient été engendrées par des phénomènes naturels. La sixième est d’origine humaine. 

Ce rapport soulève des questions cruciales pour l’avenir de l’humanité. Quelle est la prochaine étape du développement humain ?Comment trouver de nouvelles solutions pour à la fois élargir les libertés et les possibilités des êtres humains et réduire la pression que nous faisons peser sur la planète ?

Aucune solution n’apparaît clairement à l’ère de l’Anthropocène. Mais cette situation complexe demande de considérer la protection de la planète comme la base du progrès et non comme une menace pour la prospérité.

Une autre voie

La pandémie de COVID-19 menace de faire reculer de nombreux aspects fondamentaux du développement humain
. Elle nous signale également que nous devons restaurer notre lien avec la nature et la planète si nous souhaitons vivre dans un monde plus juste et plus durable.

Le RDH 2020 nous propose une voie pour éviter la paralysie face à un bouleversement planétaire alarmant. Il présente également des outils de mesure plus complets pour le développement humain, dont un nouvel indicateur expérimental tenant compte de la pression exercée sur la planète, le Planetary Pressure Adjusted Human Development Index (PHDI).

Adapté de l’indice de développement humain, qui mesure les niveaux de santé, d’éducation et de vie d’un pays, ce nouvel indice intègre deux éléments supplémentaires : les émissions de dioxyde de carbone du pays et son empreinte matérielle. Il permet de montrer comment le paysage du développement mondial pourrait évoluer si le bien-être des citoyens et celui de la planète devenaient des critères fondamentaux pour la définition des progrès de l’humanité.

Le PHDI brosse ainsi un nouveau tableau mondial, caractérisé par une évaluation moins réjouissante, mais plus précise, du progrès humain.

De nouvelles pistes

La prospérité et le progrès ne peuvent désormais plus reposer sur nos modèles actuels.
Le rapport émet des propositions nouvelles et essentielles. Il appelle à une transformation de nos modes de vie et de travail ainsi qu’à une modification de l’organisation de nos sociétés. 

Niveler les inégalités

Le rapport avance que des sociétés déchirées placent les êtres humains sur la voie d’une collision avec la planète.

Une fausse dichotomie

Le développement humain ne peut pas être dissocié de l’état de la planète. Nous faisons partie intégrante de la nature. En occultant ce fait, nous faisons non seulement courir des risques considérables aux générations futures, mais nous détruisons également de nombreuses vies aujourd’hui.

Les inégalités se manifestent non seulement dans la répartition inégale des conséquences des changements dangereux observés sur la planète, mais également dans le déséquilibre flagrant des pouvoirs, qui entrave la recherche de solutions.

L’édition 2020 du rapport rassemble les découvertes issues de ces deux domaines pour envisager tant l’avenir de la planète que celui de ses habitants.

Photo Credits

page 1. Observatoire de la Terre de la NASA
page 2. De gauche à droite: Photo ONU / Milton Grant; Photo ONU / John Isaac; Photo ONU / Milton Gran
page 5. bonandbon / Shutterstock.com
page 6. Rich Carey / Shutterstock.com
page 7. NOPPHARAT7824 / Shutterstock.com
page 8. @ mikearney / unsplash.com
page 9. STOCK LALS / Shutterstock.com
page 10. PNUD Bélarus / Sergei Gapon
page 11. Damsea / Shutterstock.com
page 12. Parilov / Shutterstock.com
page 13. PNUD Costa Rica / Priscilla Mora Flores
page 14. PNUD Vietnam
page 15. PNUD Bolivie / Miguel Samper
page 17. PNUD Cambodge / Manuth Buth